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Bonnes résolutions : comment passer de l’intention à l’action ?



Dans une étude réalisée en 2019, seulement 15% des français interrogés indiquaient tenir leur résolution. Une autre plus récente, réalisée en Allemagne auprès de 230 participants aboutit à un chiffre de 27%.


Pourquoi avons-nous tant de mal à tenir nos résolutions ? Il y a de nombreux facteurs qui entrent en ligne de compte. Avoir de bonnes intentions ou encore être informé ne suffisent pas à changer une habitude. Il faut aller creuser du coté de notre motivation et de nos biais.


Automatismes et biais cachés


Qui ne s’est pas déjà dit qu’il devait arrêter de fumer, de manger de la viande ou de prendre sa voiture pour des petits trajets, pour des raisons évidentes de santé et d’environnement, mais s’est vu, dès le lendemain, faire exactement le contraire ? Ces distorsions, appelées aussi biais cognitifs, nous influencent par toute sorte de mécanismes de pensées automatiques.


Les recherches menées en neurosciences ont en effet dévoilé que deux systèmes coexistent dans notre cerveau pour traiter l’information et prendre des décisions. C’est ce que Daniel Kahneman a appelé le système 1 et le système 2.


Le premier est un mode de pensée intuitif, émotionnel et automatique. Vous l’utilisez au quotidien en permanence sans vous en rendre compte. Il est inconscient. Il prédomine dans la plupart de vos actions et décisions.


Le deuxième mode répond à un effort de réflexion délibéré et conscient. On parle de mode adaptatif. Il intervient lorsque vous devez résoudre des problèmes complexes ou nouveaux. Il demande de l’effort et de la concentration.


Notre cerveau cherche en permanence à minimiser l’effort cognitif pour accomplir une tâche. C’est pourquoi même face à des problèmes complexes, le mode automatique s’enclenche et propose une solution intuitive. Le problème ? Si le système 1, automatique, est moins exténuant, il est souvent victime de biais de raisonnement. Il en existe une multitude, qui ont pour effet, trop souvent, de nous induire en erreur.


L’un des biais les plus connus est le biais de statu quo. Il désigne notre résistance exagérée au changement et notre préférence pour rester dans notre état actuel. Il a été identifié par Samuelson et Zeckhauser en 1988 pour expliquer des comportements non rationnels en opposition au changement. Il est fortement lié à notre aversion à la perte et à la dépossession, deux biais qui font que nous avons tendance à apprécier plus fortement ce que nous possédons et à accorder plus d’importance aux pertes qu’aux gains.


Pour lever le biais de statu quo, il est donc nécessaire de montrer que les gains à espérer d’un changement sont supérieurs aux pertes éventuelles. Donner du sens au changement, identifier, montrer en quoi il apportera du mieux et en quoi les craintes sont disproportionnées ou non justifiées.


Une motivation intrinsèque


Pour se mettre en action, il faut être motivé. Mais cette motivation n'aura pas du tout le même effet si elle est intrinsèque que si elle est extrinsèque.


Souvent, sans nous en rendre compte, nous nous engageons dans quelque chose parce que la société nous l'impose (perdre du poids parce que la norme sociale nous renvoie l'image d'un certain standard etc.). Mais cette motivation là, extrinsèque, aura peu d'effet.


Selon la théorie de l’autodétermination de Ryan et Deci, trois besoins fondamentaux influencent notre motivation : le besoin d’appartenance (faire partie d’une communauté sociale), le besoin d’autonomie (agir de manière indépendante) et le besoin de faculté (pouvoir exprimer ses compétences). On parle ainsi de motivation intrinsèque.


Ainsi, vous aurez beaucoup plus de mal à faire quelque chose parce que la société ou d’autres personnes vous l’imposent que si c’est parce que cela répond à un besoin ou un intérêt personnel. Pour vous mettre en action, il faut donc que cela réponde à un besoin et un intérêt plus personnels.


Interagir, partager avec les autres


Notre besoin d’appartenance stimule notre envie d’être et de partager avec les autres. Mais aussi de montrer que nous sommes à la hauteur. Partager ses objectifs de changement avec les autres peut donc avoir un effet stimulant : nous ne voulons pas décevoir, nous voulons renvoyer une bonne image. Cela ajoute, en plus, du fun à ce que nous entreprenons.


Définir un objectif précis, ambitieux mais réaliste


Nous sommes stimulés par le challenge, cela nous motive. Toutefois, nous abandonnons vite si celui-ci est trop difficile à réaliser ou trop complexe.


Un bon objectif, qui met en action, est un objectif simple, précis et concret. “Prendre mon vélo tous les samedis lorsque je vais chercher du pain” sera un objectif bien plus efficace, que vous allez donc plus facilement réaliser, que “prendre plus souvent mon vélo”. Ce dernier, imprécis et sûrement trop ambitieux, sera vite abandonné avant même d’avoir été tenté.


Se fixer des étapes intermédiaires


L’objectif fixé devant représenter un challenge réalisable, la méthode des petits pas est à privilégier. Vous voulez vous améliorer dans la prise de parole en public ? Fixez-vous des étapes intermédiaires à franchir comme “réaliser une présentation orale à blanc devant un collègue ou devant mon équipe"… avant d’atteindre le sommet qui serait de "faire une présentation devant tout ou partie de l’entreprise".


S’octroyer des récompenses

Dans la continuité de notre aversion à la perte et à l’effort, nous allons instinctivement rechercher ce qui demande pas ou peu d’efforts et nous procure du bien.


Le meilleur moyen de vous mettre en action est de jouer sur cette recherche de satisfaction, en activant votre circuit de la récompense. Les résultats positifs doivent être rapidement observables et donner lieu à une forme de récompense (matérielle, financière, reconnaissance par des pairs etc...). Vous arrêtez de fumer ? Mettez de côté l’argent économisé pour, à la fin de chaque semaine sans fumer, vous octroyer un petit cadeau sera plutôt motivant. Vous associerez en plus, à l'effort que cela représente, un effet positif venant équilibrer le rapport gain/perte.


👉 Vous avez pris des résolutions et vous voulez vous donner toutes les chances de les tenir ? Alors respectez ces différentes étapes :

  1. Interrogez vous sur vos motivations. Les vraies, les vôtres. Allez les trouver, sans quoi cela veut sûrement dire que votre résolution n'est peut être pas si importante...

  2. Fixez vous un objectif motivant mais pas trop dur, et aussi concret, mesurable et déterminé dans le temps.

  3. Découpez votre objectif en micro-objectifs : fixez vous des étapes intermédiaires, allez-y pas à pas.

  4. Octroyez vous des récompenses à chaque étape franchie : parce que vous le valez bien ! 😉

  5. Partagez avec vos amis, vos collègues, que ce soit votre objectif mais aussi ce que vous faites pour y arriver. Soyez fier et faites le savoir !

A vous de jouer !



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