Aujourd'hui, dans un monde du travail toujours plus complexe et changeant marqué par l’automatisation croissante des tâches, les compétences techniques ne suffisent plus. Les soft-skills les détrônent peu à peu, pour devenir primordiales.
Appelées “compétences douces” en français, les soft-skills sont des compétences transversales que l’on retrouve dans la plupart des métiers. Même s’il n’existe pas de définition commune et formelle, il s’agit de compétences comportementales, cognitives, relationnelles ou encore émotionnelles.
Le bien-être est, quant à lui, composé de deux facettes : il y a tout d’abord le bien-être physique qui se définit par un état de bonne santé physique où tous les besoins fondamentaux de notre corps sont satisfaits. Et le bien-être mental qui est différent de la santé mentale. C’est « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté » (Organisation Mondiale de la Santé). On aurait tendance à penser que le lien entre soft-skills et bien-être au travail ne concernerait que la seconde facette, mais ce serait ignorer l’impact du mental sur le physique.
Pour un manager, les soft-skills sont aujourd’hui essentielles, car la gestion de l’humain est au cœur même de son activité. Et si sa mission première est d’assurer la performance des équipes, elle est indissociable de la question du bien-être de ses collaborateurs. La société évolue et les travailleurs d’aujourd’hui attendent bien plus de leur manager que la simple gestion de leur activité. Ils veulent être écoutés, impliqués dans la vie de l’entreprise et de l’équipe, considérés dans ce qu’ils font et dans ce qu’ils sont. Ils veulent pouvoir travailler dans une entreprise où ils se sentent bien, en phase avec leurs valeurs, leurs convictions mais aussi respectueuse de leurs besoins. S’intéresser à eux et leur assurer un cadre de travail agréable où ils peuvent s’épanouir est la condition sine qua non pour attirer et retenir des talents. Elle l’est aussi pour maintenir leur engagement et un haut niveau de performance. Difficile, dans ces conditions, de faire fi d’un sujet aussi essentiel.
On identifie donc clairement un lien très fort entre soft-skills managériales et bien-être au travail. Mais quelles sont, précisément, les compétences à détenir et/ou développer pour répondre à cette priorité ? Et quel est, plus particulièrement, le lien entre soft-skills et bien-être au travail ?
Les soft-skills managériales porteuses de bien-être au travail
Il existe de nombreuses études visant à identifier les soft-skills prioritaires dans le monde du travail d’aujourd’hui et de demain. L’un d’elles, de 2022, recense 12 soft-skills indispensables chez un manager (Etude d’Alphea Conseil) :
1 . Leadership
2 . L’empathie
3 . L’écoute
4 . La pédagogie
5 . La communication
6 . La résolution de problèmes
7 . L’adaptabilité
8 . L’esprit d’initiative
9 . La prise de décision
10 . Le sens de la négociation
11 . L’éthique
12 . La disponibilité
Parmi ces 12 compétences, 6 d’entre elles sont plus particulièrement porteuses de bien-être au travail : l’empathie, l’écoute, la pédagogie, l’adaptabilité, la communication et enfin l’éthique.
La pédagogie est la capacité à transmettre une connaissance ou une expertise. Les environnements de travail sont de plus en plus difficiles. Les travailleurs doivent s’adapter en permanence (développer de nouvelles compétences, de nouvelles façons de travailler, être toujours plus innovants pour proposer de nouveaux produits, faire face à de nouveaux concurrents etc.). Un bon manager doit être capable de les accompagner de manière bienveillante, avec patience et pédagogie, en expliquant, en donnant du sens et en transmettant leur savoir qu’il s’agisse de savoir-faire et de savoir-être.
L’empathie, l’écoute, la communication ou encore la disponibilité témoignent d’une nécessaire ouverture aux autres. Un bon manager doit savoir mettre son ego de côté pour être en posture de coach. S’intéresser réellement aux autres, chercher à comprendre leurs besoins et ressentis et les aider à être performants et à se développer en permanence. Ils doivent aussi savoir communiquer de manière bienveillante : savoir dire les choses, donner du feedback positif ou constructif, en prenant toujours soin de ne pas nuire à l'autre et dégrader la relation.
Quant à l'éthique, c’est un élément évidemment déterminant pour instaurer une relation de confiance. Un manager, pour être respecté, doit savoir faire preuve d'exemplarité. Dire ce qu’il fait et faire ce qu’il dit, et avoir un comportement conforme aux règles de l’entreprise et plus largement de la société.
Soft-skills et bien-être au travail : une question de sens et de confiance
Le bien-être en entreprise et ses impacts positifs sur la performance des salariés sont de plus en plus évidents. D’après les différentes études réalisées, les salariés heureux sont plus productifs de 12 à 13%. ( tiré du Clubrh ) Le bien-être au travail favorise l’épanouissement professionnel, véritable levier de développement de l’entreprise, via une productivité en hausse, mais également un engagement personnel plus fort de la part des employés.
Les managers ne sauraient être tenus pour seuls responsables du bien-être des collaborateurs, tant les sources en sont multiples. Mais ils jouent un rôle indéniable de par leur seule proximité avec les équipes. Un manager à lui seul peut impacter en bien, ou en mal, la vie de ses collaborateurs. Et la différence se fait, clairement, sur ses soft-skills.
Prises individuellement, chaque soft-skills favorise des comportements et des pratiques bien précises. Il existe néanmoins, de manière plus générale, un fil conducteur, un point de rapprochement qui fait le lien entre l’ensemble des soft-skills et le bien-être des collaborateurs : le sens et la confiance.
Dans des environnements de travail toujours plus complexes et changeants, la capacité d’un manager à transmettre une vision claire, concrète, comprise de tous est essentielle. C’est le fil rouge qui permet à chacun de ne pas perdre pied, de ne pas s’égarer dans le tumulte des informations et des activités, mais aussi de garder une cohérence et du sens dans ce qu’il fait. En créant ce fil rouge, un manager crée du sens et un sentiment de confiance. Les équipes savent où elles vont, comment et pourquoi elles y vont.
L’éthique se rapproche également de la notion d’exemplarité tant importante en management. Quand des employés voient leur manager enfreindre des règles ou même, de manière plus insidieuse et discutable, se comporter de façon inappropriée sans que cela ne leur soit reproché, une distance se crée, le lien de confiance se rompt et certains peuvent mêmes être tentés d’agir de la même manière.
👉On comprend donc que les soft-skills managériales, à commencer par l’empathie, l’écoute, la communication, l’adaptabilité ou encore l’éthique, sont des compétences incontournables aujourd’hui dans le monde du travail. Mais ces compétences sont loin d’être innées. Attendre d’un manager qu’il soit doté de toutes ces compétences est un leurre. Ce sont par ailleurs des compétences dont la maîtrise peut varier selon notre vécu mais aussi le contexte. Ce sont donc des compétences qui s’apprennent et se développent en permanence. Intégrer, dans sa stratégie d’entreprise, une démarche d’accompagnement continu de ses managers sur ces compétences prioritaires est clairement incontournable pour être une entreprise où il fait bon travailler.
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