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Identifier se besoins pour mieux gérer ses émotions




En entreprise, les émotions sont encore assez mal perçues. Elles sont souvent synonymes de faiblesse, d'incapacité à faire face au stress, aux situations. C'est une perception bien dommage et surtout erronée. Les émotions s'imposent à nous avant notre perception consciente (autrement dit, on ne peut pas les empêcher d'arriver) et elles ont une fonction essentielle, vitale. Il n'y a donc pas de bonnes ou de mauvaises émotions : elles sont toutes utiles. Ce qui peut poser difficulté, c'est le comportement que vous allez adopter en réaction à cette émotion. C'est en cela - et uniquement en cela - qu'il est intéressant d'apprendre à gérer ses émotions.


Mais attention : savoir gérer ses émotions ne veut pas dire les mettre de côté. C'est, a contraire, être capable de les recevoir, de les observer et de les analyser, pour pouvoir adapter son comportement. Cela implique, notamment, un travail d'observation et d'introspection qui est loin d'être évident à réaliser. Nous vous en donnons justement les clés juste après !


Les émotions, des alliées qui nous veulent du bien


D'un point de vue biologique, le rôle principal d'une émotion est de favoriser la réalisation d'une action. Ainsi par exemple, lorsque nous sommes en colère, le sang est redirigé vers les mains pour nous permettre de lutter avec plus de force, la fréquence cardiaque augmente et l'adrénaline provoque une poussée d'énergie favorisant une action vigoureuse.


Une émotion est donc un signal que notre cerveau nous envoie pour nous indiquer qu'un besoin fondamental n'est pas satisfait. C’est un mécanisme de défense qui « nous mobilise de force vers un besoin comme si nous étions en danger » (Daniel Goleman).


Ce fonctionnement du cerveau a pendant longtemps représenté un avantage certain dans un milieu hostile : on lui doit notre survie. Mais dans le monde moderne, il peut emporter des comportements inappropriés. Ce n'est donc pas l'émotion en elle-même qui pose difficulté - au contraire, elle est utile - mais la réaction à cette émotion.


Savoir gérer ses émotions passe donc par la capacité à les identifier, à les comprendre autrement que par nos filtres et à cerner le ou les besoins qui, derrière, sont menacés ou nous semblent en danger.


Accepter et exprimer ses émotions


Savoir accueillir, identifier et exprimer ses émotions est une première qualité. Cela suppose, tout d'abord, de pouvoir les nommer (mettre des mots derrière des ressentis). Nommer ses émotions permet de mieux les comprendre, de se rendre compte de leur caractère approprié ou au contraire, disproportionné, et de s'en détacher plus facilement. Cela force à se mettre en position "meta" : vous n'êtes plus l'émotion, elle devient une autre personne dont vous êtes observateur.


Parler des émotions permet d'aller encore plus loin dans la prise de recul. En les extériorisant, vous vous"déchargez". Ce qui pouvait paraitre un problème compliqué est amoindri, ce qui pouvait être un blocage est surmonté. Cela déverrouille de nombreux problèmes notamment relationnels. Vous limitez la place à l'interprétation et aux incomrpéhension, vous exprimez alors l'impact que l'autre a sur vous, ce qu'il ne peut pas deviner si vous ne le dites pas.


En étant ouvert, authentique et transparent sur ce que vous ressentez, vous renforcez la nécessairement relation de confiance. Etre capable de se confier sur ses émotions est donc une qualité essentielle, incontournable, de tout bon leader.


Décrypter ses filtres


Une fois nommée, verbalisée, il est important de comprendre l'origine de votre émotion. Qu'est-ce qui fait que vous réagissez, intérieurement, de telle ou telle manière face à telle ou telle situation ?


Ce qui est intéressant à ce stade, c'est que ce n'est pas la situation elle-même qui est à l'rogine de votre émotion, mais l'interprétation que vous vous en faites. En effet, "ce ne sont pas les évènements qui nous font mal, mais l'interprétation que nous en avons" (Epictète).


Nous avons une tendance naturelle à traduire les évènements avec nos propres filtres. C'est ce qui explique que, face à une même situation, nous ne réagissons pas tous de la même manière. Pour agir sur vos réactions émotionnelles, vous devez interroger vos interprétations. En d'autres termes, remettre en cause l'intention que vous prêtez à un fait.


Ainsi par exemple, une personne qui vous coupe la parole pourra vous mettre en colère si nous y voyez un manque de respect ou de reconnaissance, ou vous faire perdre pied et vous rendre mutique si vous avez l'impression qu'elle vise à nous déstabiliser. Votre réaction ne serait toutefois pas la même si vous envisagiez d'autres interprétations (finalement, il me coupe peut-être la parole parce qu'il est stressé, parce qu'il ne comprend pas etc.).


Identifier ses besoins


Vous avez accueilli, nommez votre émotion, pris du recul par rapport à l'interprétation que vous faites de la situation qui en est à l'origine ? Il ne manque plus qu'une dernière étape : identifier le ou les besoins en danger ou non satisfaits.


Derrière une émotion, se trouve toujours un besoin non satisfait ou en danger. Cette non satisfaction ou ce danger peuvent être réels ou le fruit de votre interprétation. Mais le fait est que votre cerveau, lorsqu'il provoque une émotion, est en train de vous dire : attention, besoin en danger !


En plus de la joie qui vous signale que tout va bien, il existe 3 grandes catégories d'émotions toutes reliées à des besoins spécifiques qu'elles ont pour vocation de protéger. Les voici en synthèse :



Marshall Rosenberg, psychologue américain et concepteur de la CNV (Communication Non Violente), a également proposé une grille de lecture de ces besoins fondamentaux. On y retrouve les 4 catégories précitées, mais de manière plus détaillée et transversale :

  • Autonomie : affirmation de Soi, choix de ses rêves, buts et valeurs, liberté, paix..

  • Célébration : la vie et ses réalisations, deuils et pertes, joies et peines…

  • Interdépendance : acceptation, amitié, amour, appréciation, bienveillance, communication…

  • Intégrité : authenticité, confiance en Soi, équilibre, estime de Soi, identité…

  • Subsistance : abri, nourriture, protection, repos, santé…

  • Ressourcement, jeu : bien-être, détente, joie, plaisir, récréation, humour..

  • Sens : accomplissement de Soi, conscience, évolution, discernement…

  • Transcendance : amour, beauté, sagesse, spiritualité, sérénité…


Ainsi, pour mieux comprendre et gérer vos émotions, il est essentiel de vous poser la question des besoins non satisfaits. Voici une série de questions utiles, à laquelle vous pouvez essayer de répondre, lorsqu'une émotion qui vous dérange survient :

  • Quelle émotion je ressens (peur, colère, tristesse...) ?

  • Derrière cette émotion, quel besoin n'a pas été satisfait ou est en danger ?

  • Ce danger est-il réel, disproportionné, le seul fruit de mon interprétation ?

  • Quelles actions, finalement, je peux mettre en place pour répondre à ces besoins (les protéger, les satisfaire) ?


En accueillant vos émotions, en les observant, les nommant, les exprimant, et en faisant le lien entre vos émotions et vos besoins, vous serez en mesure, rapidement, de prendre du recul par rapport à la situation que vous vivez. Et de fait : les émotions seront clairement vos alliées !


A vous de jouer !



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